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Graffitis punks ou trésors archéologiques ?

Un graffiti réalisé par Johnny Rotten (Sex Pistols)Découverts récemment, des dessins tracés par Johnny Rotten, membre du groupe punk Sex Pistols, doivent être étudiés au même titre que les peintures retrouvées dans les grottes préhistoriques, estiment des archéologues.

Les auteurs de l’étude ont retrouvé “des graffitis laissés par un célèbre groupe de musiciens populaires et estiment que ceux-ci sont porteurs d’une signification sociale, de la même manière que des étudiants considéreraient de l’art rupestre” : voici comment deux chercheurs présentent leurs travaux, publiés dans la revue en ligne Antiquity. La formation musicale en question est le groupe punk Sex Pistols (auteur en 1977 de l’album Never Mind The Bollocks, contenant les “tubes” God Save The Queen et Anarchy in the UK), et la découverte a été réalisée dans un appartement de Londres, au 6 Denmark Street.

“L’archéologie moderne, soulignent John Schofield, de l’université de York, et Paul Graves-Brown, chercheur indépendant, inclut les périodes récentes dans ses objets d’étude. Elle recourt au matériel récent pour comprendre les temps plus reculés et l’utilise également comme un regard critique sur la modernité elle-même.”

Graffiti de Johnny Rotten : un sujet d'archéologie ?Ces graffitis auraient été réalisés par Johnny Rotten, chanteur des Sex Pistols puis fondateur de Public Image Limited, et toujours actif dans le monde de la musique. Ils se trouvaient derrière des placards, à l’étage, sur des murs de l’appartement que le groupe louait au milieu des années 1970, dans un bâtiment du XIXe siècle, dans le quartier londonien de West End. Huit dessins représentent les membres du groupe, dont Rotten lui-même, ainsi que leur manager Malcolm McLaren, et d’autres proches du quatuor.

Les chercheurs ne nient pas le côté provocateur de leur publication. Ils inscrivent le “site” de Denmark Street dans une démarche “anti-patrimoniale”, à l’encontre de ce qui est en général considéré par les institutions comme appartenant au patrimoine. Une attitude, observent Schofield et Graves-Brown, qui procède de celle du punk envers “le courant dominant et l’autorité”. Et de s’interroger gravement : un tel site doit-il ou non être protégé au même titre que celui de Lascaux ? Mais alors, cette préservation ne relèverait-elle pas d’une démarche typiquement patrimoniale ?

Fabien Maréchal

Sources : Antiquity, Archeology.org, EurekAlert, université de York
Photos : université de York

23 novembre 201116:27


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