PREFACE |
LES LIVRES L'Attendeur (de Première classe) |
Ecriture littéraire / fiction (scolaires ou adultes) |
POSTFACE |
L’Attendeur (de Première classe)
roman - éditions Le Chant des voyelles
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« Ce roman, par sa créativité et son originalité, s’impose comme une œuvre marquante, mêlant à la perfection humour et poésie, tout en offrant une critique incisive de notre monde contemporain. » |
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Grégoire Furnier, un jeune homme "monté" de Limoges à Paris pour vivre sa vocation, a intégré un nouveau corps d’élite : les Attendeurs. Grâce à une récente découverte scientifique, ceux-ci peuvent Attendre à distance et à l’avance pour les autres (malade qui espère une greffe ou ministre dont le discours risque d’être retardé par un orage), leur évitant ainsi de perdre un temps précieux. Mais, lors d’une mission de confiance, Grégoire, reconnu pour sa conscience professionnelle, provoque involontairement une tempête médiatique. L’irruption dans sa vie privée, jusqu’alors très rangée, d’une gardienne d’immeuble fort curieuse, d’une femme qui cherche à fuir son mari, d'une Anglaise bien renseignée et d’une bande d’adolescents, entre autres, achève de le déstabiliser. Mais ces personnages pourraient lui offrir l'occasion de remonter la pente. L’altruisme a-t-il un sens quand il faut d’abord servir l’Etat ? Comment se trouver soi-même quand on s’efface derrière sa fonction sociale ? Comment échapper à la violence ‒ celles des autres ou des institutions ‒ sans y céder soi-même ? Et, à vouloir courir après le temps et le contrôler, ne risque-t-on pas de s’y perdre ? Si ce roman s'attaque à des sujets parfois graves, quoique toujours actuels, il offre avant tout un imaginaire libre, profondément personnel, où le surréalisme et la poésie croisent l'humour à chaque coin de page. Amateurs de Boris Vian, Andrei Kourkov, Lewis Carroll, Roald Dahl ou des premiers romans de Daniel Pennac, ne vous abstenez pas !
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EAN 9782490580194
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Extraits
« Vous êtes un keuf ? — Non. Je ne porte plus l’uniforme. — Sérieux, avant, vous étiez dans la police ? » Ils sont cinq adolescents, âgés de seize ou dix-sept ans à vue de nez. Je les vois fréquemment, eux ou d’autres peut-être, assis sur ce même muret. C’est à côté de l’arrêt de bus Convention, au bas d’un immeuble de huit étages où les urines canines font dépérir l’avancée arbustive sur la rue Lecourbe. Un peu plus loin, une glycine mauve et un lilas blanc sèment au vent leurs pétales et leurs senteurs doucereuses. Une obscurité humide de fin d’après-midi s’avance déjà, et je me demande comment font les jeunes pour ne pas grelotter dans leurs sweats à moitié ouverts. « Non, dis-je. Ça n’a rien à voir avec la police. J’étais une sorte d’agent. » Auparavant, j’étais ce que je faisais : Attendeur. Souvent, la question revient à ça. « Qui êtes-vous ? » signifie : « Quel métier exercez-vous ? » ; avec en filigrane : « Vous pesez combien, en kilos euros ? » Le plus important est de répondre, pas que la réponse soit juste, et la plupart des gens préfèrent se rattacher à une identité qui n’est pas la leur, que ce soit leur activité professionnelle, leur apparence, ou la musique qu’ils écoutent, à l’instar de ce boum-daboum-boum-daboum sortant d’une enceinte sans fil posée sur le muret et agrémenté de paroles qui susciteraient une nouvelle controverse de Valladolid à l’Académie : français or not ? « Z’étiez une sorte d’agent comment ? Secret ? — Non, mais j’avais des missions, il ne fallait pas en parler. Et puis, un jour, ça a mal tourné. »
*** ** *
Pourquoi les aiguilles des horloges effectuent-elles le tour d’un cadran au lieu de monter et descendre le long d’une colonne, comme le mercure d’un thermomètre ? On aurait moins le sentiment de tourner en rond. Bien sûr, les secondes n’en finissent jamais de mourir au musée du monde, et le billet d’entrée n’est pas valable éternellement, mais enfin, vous connaissez ce dessin de Charles Schulz ? Charlie Brown et Snoopy sont assis sur un ponton, au bord de l’eau. « Nous allons tous mourir un jour », se désole Charlie Brown. Et Snoopy lui répond : « Mais pas lors des autres jours. » Il circule une traduction moins littérale, mais plus exacte du propos de Snoopy : « Oui, mais tous les autres jours, nous allons vivre. » C’est la version que je préfère. Ce n’est pas parce qu’il est impossible de faire reculer le temps qu’il faut renoncer à casser la gueule aux chronomètres.
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